11 septembre 2024

ZOOM SUR… Fernando Trivino

ZOOM SUR… Fernando Trivino

Fernando Trivino
Nouvelle rubrique : On roule côte à côte, mais on ne se connaît pas toujours ! Cette rubrique mettra chaque mois en lumière 1 ou 2 membres.

Adhérent du VCA dans les années 80, né en 1950 à Vallcebre, un village montagnard de Catalogne, Fernando a fait une longue pause, pour des raisons professionnelles, avant de nous retrouver récemment.

Capitaine dans la marine marchande, passionné par le travail du bois, Fernando est habile de ses mains, débrouillard et comme il le dit « en pleine mer, on ne peut compter que sur soi-même ».En juillet 2024, il a effectué près de 1500 km à vélo musculaire en 20 jours. Il a accepté de partager avec nous cette expérience.

C’est à l’occasion du mariage de sa fille à Lisbonne que l’idée de ce voyage lui est venue. En partant de Lisbonne, il a longé la côte portugaise au plus près de la mer jusqu’à Caminha (au nord de Porto), puis il a rejoint le Chemin de Compostelle à Fromista, direction St Jean Pied de Port en passant par Burgos et Pampelune. Il a ensuite gagné Pau, Narbonne puis Argelès-sur-Mer : Près de 1500 km à la force des mollets.

La préparation du voyage

Pour rejoindre Lisbonne par avion, le vélo a été démonté presque totalement et minutieusement protégé et emballé, pour ne pas subir les aléas de la soute à bagages. Au final, il tenait dans une housse et ne pesait pas plus de 20 kg.

Pour tracer son circuit, Fernando n’a pas utilisé les applis .gps mais les bonnes vieilles cartes papier, dont il rapportait les distances à l’aide d’un compas à pointe sèche : en vieux loup de mer, il fait confiance à son sens de l’orientation.

Pour plus de précaution, il a emporté 2 téléphones portables : pour pouvoir joindre les secours en cas de perte de l’un d’eux. Il a emporté peu de rechange et juste une tente : le tout tenait dans un petit sac de selle. Il déconseille le sac à dos, vite inconfortable, et gardait toujours sur lui papiers et argent.

Le circuit

En longeant la mer au plus près, à raison de 60 km/jour, Fernando a rencontré peu de pistes cyclables et a dû emprunter des chemins escarpés, pentus, avec une circulation dangereuse. Toute cette partie atlantique a été difficile.

La vie sur place

La langue a posé problème, le portugais étant très différent de l’espagnol. Pendant ces 20 jours, il s’est surtout nourri de « bocadillos », sandwiches faits avec les produits du pays.

Il plantait sa tente en pleine nature ou dans des campings, parfois dans des villages en demandant toujours l’autorisation. Il n’a pas rencontré de problème de sécurité. Sauf cette fois où, en pleine nuit, il est réveillé par un jet d’eau sur sa tente. Pensant qu’on cherche à l’agresser pour le voler, il s’apprête à la confrontation… et s’aperçoit qu’il s’agit d’un arrosage automatique qui s’est déclenché de nuit.

Il a particulièrement apprécié le chemin de Compostelle : qualité de la route, accueil dans les refuges où le gite et le couvert sont à des prix très abordables (7 à 12 € la nuit, petit déjeuner compris). Il a fait parfois de belles rencontres, des gens au départ méfiants, et qui progressivement devenaient plus accueillants, puis franchement amicaux.

Un voyage intérieur aussi

Correspondant peut-être à un moment de sa vie où il avait besoin de faire le point, Fernando a insisté sur la dimension psychologique et même parfois mystique de son voyage. Il a tenu un journal de route qui l’a aidé dans sa démarche.

Se retrouver seul sur les routes, parfois dans des endroits désertiques, sans rencontrer âme qui vive, ou au contraire dans la nature luxuriante l’a incité à faire le point sur sa vie, et en particulier son enfance de petit montagnard, à la vie heureuse mais sans confort. Il l’a vécu comme un retour aux sources, une façon de retrouver l’enfant qu’il était.

Au final, il est rentré ressourcé et en pleine forme. « Pas fatigué, j’ai comme 10 ans de moins » me dit ce cycliste passionné de trial, qui envisage, avec son deuxième vélo (VTT électrique) de rejoindre parfois le groupe VTT pour tous, pour retrouver la montagne, catalane cette fois.

C.P.

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